L’image ne caresse pas simplement l’œil, elle résiste à l’effacement, elle trouble notre reflet. Ici le miroir ne renvoie pas uniquement à soi mais il donne une place centrale à l’invisible : à ce corps, cette identité, que les récits collectifs catégorisent, évitent, ou effacent.

Le format du retable, historiquement réservé aux figures saintes, donne force et dignité à ce qui a été maintenu en marge, dans une réappropriation symbolique des espaces d’image et de représentation.

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Le paysage végétal et notre propre reflet nous rappellent que cette altérité n’est ni abstraite ni irréelle : elle partage avec nous la même Terre, elle s’inscrit elle aussi dans l’ordre du vivant. Mais elle ne possède pas les mêmes privilèges ni la même visibilité.

L’œuvre propose une prise de conscience de cette coexistence dans un paysage commun, et par extension de l’inégalité des places qu’on y occupe.