top of page

reliques

ce qu'il reste de nos souvenirs

2011

Photographies & son.

Pierre Bourdieu qualifie la maison de retraite de «lieu de reconstruction d’un chez soi». Alors comment conserver une part d'intimité dans un lieu médicalisé et communautaire?

 

L’entrée en maison induit une rupture symbolique et matérielle avec les espaces de vie antérieurs: l’arrivée en maison oblige à se défaire de la majeure partie de ses biens et d’y introduire un mobilier peu encombrant souvent acheté pour l’occasion. Les photographies ou bibelots personnels sont exposés à la vue de toute personne entrant dans la chambre (infirmiers, médecins, visiteurs) : «avec l’entrée en maison de retraite s’opère une diminution d’une histoire personnelle objectivée» (Clément Bastien, La spatialisation de la violence symbolique en maison de retraite).


La chambre individuelle reste un véritable espace intime, même si l’institution a un droit de regard sur l’aménagement et le ménage pour raisons médicales et sécuritaires: « La chambre en maison de retraite concentre un certain nombre d’éléments qui sont à priori peu propices à garantir l’intimité de la personne qui l’occupe. Néanmoins, la capacité de rêverie des personnes très âgées est telle que ce territoire imparfait peut-être le lieu de leur intimité, car elles y vivent des moments qui n’appartiennent qu’à elles. » (Colette Eynard, la chambre comme espace l’intimité).

bottom of page